Une technologie cosmique révèle des salles cachées sous Jérusalem… comme dans Indiana Jones

14 juillet 2025
grotte

Pas un bruit, juste les gouttes de condensation sur la pierre. Dans cette citerne souterraine de la Cité de David, à Jérusalem, deux caisses noires bardées de fibres optiques guettent… les muons. Des particules cosmiques, invisibles à l’œil nu, mais capables de traverser des montagnes. Et ici, en avril 2025, elles ont permis de voir ce qu’aucune pelle n’aurait pu découvrir : des vides cachés sous les fondations de la vieille ville. Des chambres, des couloirs, peut-être des aménagements anciens. Rien de confirmé, mais tout est plausible. Et tout cela sans creuser.

C’est une première dans cette zone archéologique sensible. Là où creuser est politiquement, religieusement ou techniquement impossible, la physique quantique vient en renfort. Cette découverte, semblable à un scénario d’Indiana Jones, marque peut-être le début d’une nouvelle ère pour l’exploration du sous-sol de Jérusalem.

Comment cette technologie peut-elle détecter des salles invisibles sous la roche ?

En captant le passage des muons à travers la pierre, et en analysant leur perte de flux, les chercheurs peuvent détecter des différences de densité. Si une zone laisse passer plus de muons que prévu, c’est qu’elle est moins dense : probablement un vide, une cavité, une chambre.

Ce procédé, appelé muographie, repose sur une idée simple mais puissante : les muons cosmiques traversent la matière, mais sont déviés ou absorbés selon sa densité. En posant un détecteur sensible dans une cavité existante (ici, la citerne dite « de Jérémie »), on peut mesurer l’ombre projetée par le surplomb rocheux. Cette ombre révèle des structures internes que ni radar ni sonar ne pourraient distinguer.

Dans le cas de Jérusalem, deux détecteurs ont été installés à 6 mètres de profondeur. Pendant plusieurs semaines, ils ont collecté des flux muoniques venant de toutes les directions. Résultat : une anomalie, une zone de moindre densité dans la roche. Assez claire pour indiquer la présence d’une cavité jusqu’alors inconnue.

Pourquoi avoir ciblé la citerne de Jérémie dans la Cité de David ?

Parce qu’elle offrait un point d’observation stable et profond, à proximité d’aménagements souterrains connus mais partiellement documentés. Et surtout, parce que les fouilles y sont très limitées pour des raisons historiques et politiques.

La citerne de Jérémie est une excavation antique, taillée dans la roche au cœur du site présumé du Premier Temple. Elle se trouve non loin de la source de Gihon, et au croisement de plusieurs galeries anciennes. C’est un point stratégique, à la fois central et discret. En y plaçant les détecteurs, les physiciens espéraient « scanner » le volume rocheux situé au-dessus, vers les quartiers aujourd’hui inaccessibles de la vieille ville.

Ce choix a été validé par l’Autorité israélienne des antiquités, justement parce qu’il permettait d’explorer sans violer les zones sensibles ni provoquer de remous politiques. Une archéologie du non-contact, littéralement.

Quels résultats concrets a donné cette première campagne de muographie ?

La campagne a révélé une zone anormalement creuse dans le calcaire, à une profondeur et un emplacement précis. Cela suggère soit un vide naturel, soit une structure artificielle oubliée, creusée à une époque indéterminée.

Les chercheurs restent prudents : l’image produite n’est pas une photo, mais une carte de densité. Pourtant, les variations observées sont nettes, suffisamment pour justifier une deuxième campagne avec un détecteur placé plus à l’est, vers la source de Gihon. L’objectif est d’obtenir une triangulation, pour déterminer la forme exacte du vide, voire sa connexion à des structures existantes.

La méthode a surtout prouvé sa fiabilité : les données sont cohérentes, la densité moyenne correspond bien à celle du calcaire local, et les écarts sont significatifs. Aucun signal parasite, aucun biais instrumental. Juste une cavité, silencieuse, révélée par des particules venues de l’espace.

En quoi cette découverte change-t-elle la donne pour l’archéologie de Jérusalem ?

Elle montre qu’il est possible d’explorer les sous-sols les plus sensibles sans creuser ni déplacer une pierre. C’est un tournant majeur dans un site où chaque coup de truelle peut déclencher des tensions internationales.

La muographie offre une alternative douce, non invasive, mais incroyablement puissante. À terme, elle pourrait permettre de cartographier l’ensemble du réseau souterrain de la ville antique, y compris les zones situées sous l’Esplanade des Mosquées ou le Mont du Temple. Des lieux intouchables pour des raisons religieuses, mais peut-être accessibles à l’œil quantique des muons.

De plus, elle permet de hiérarchiser les fouilles : en repérant à l’avance les zones vides, les archéologues peuvent cibler leurs interventions, éviter les pertes de temps, et préserver les structures fragiles. Une révolution lente, mais radicale.

Et maintenant, que va-t-il se passer ?

La suite est déjà en cours. Une deuxième campagne est prévue avec un détecteur repositionné plus à l’est, pour croiser les mesures et affiner la forme de la cavité détectée. Les données seront combinées pour reconstituer une image 3D du volume souterrain.

Si cette méthode se confirme, elle pourrait être étendue à d’autres sites sensibles, à Jérusalem comme ailleurs. Pyramides, volcans, tunnels, infrastructures anciennes : partout où la roche cache des histoires, les muons peuvent ouvrir des fenêtres invisibles.

Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, grâce à cette lumière d’un autre genre, les chercheurs retrouveront des pièces secrètes, des trésors oubliés, ou simplement des couloirs de pierre racontant une autre version de l’Histoire. Sans fouille. Sans bruit. Juste avec un faisceau de particules venues des étoiles.

Source : https://www.timesofisrael.com/unable-to-dig-researchers-look-to-cosmic-rays-to-unlock-jerusalems-ancient-underworld/?utm_source=chatgpt.com

Chris L

Rédacteur depuis plus de 17 ans, je mets mon expérience de l’écriture au service d’articles clairs, vivants et documentés. Ici, je partage des infos, analyses et actualités issues de mon métier : celui d’écrire, chaque jour, pour informer, comprendre et transmettre.

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